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Les mots sacrés

Quand ca va pas.

On a beau être en recherche permanence de justesse, connecter à ses cycles, à son féminin et à son masculin sacrés, être à son compte, faire ce qu’on aime dans la vie… parfois ça va pas. Toi tu fais quoi quand ça va pas ?

Je viens d’une famille où « aller mal » n’est pas une option. Cela a ses bons et ses mauvais côtés. Je crois que ça m’a rendu plutôt positive, résiliente mais aussi j’ai mis longtemps à comprendre ce que ça voulait dire aller mal, être triste, être en colère… Je ne connaissais rien aux émotions, je ne pouvais ni les reconnaitre, ni les nommer en moi. Alors encore moins les traverser ! Maintenant quand ça va mal, je vois mes mécaniques pour tout de suite fuir dans le faire, dans la solution et/ou minimiser ce que je vis. « Y’a pire », « C’est pas la fin du monde », « Ca ne vaut pas le coup ». Cela fait plus de 10 ans maintenant que je chemine pour connecter à mon corps, à mes émotions et surtout je crois, valoriser ce que je vis.

Devenir importante dans ma propre vie, ne pas me laisser sur le côté.

Au moment où j’écris, ben ça va pas. Je me suis vraiment observée là-dedans, observée mes mouvements et ce qui fait changer mon énergie. Car oui, il est important de ne pas se défiler et de mettre le bazar sous le tapis, mais il est aussi essentiel de ne pas cristalliser une émotion et de devenir elle tout entière. « On ne trouve pas la solution dans l’énergie du problème » disait Einstein. L’équilibre entre les deux est ténu, mais il est à chercher.

Loin de moi l’idée de dire ce qu’il faut faire ou pas faire. J’en sais rien, nous sommes tous•tes différent•es. Là c’est mon moyen de traverser la vague, de partager ma technique de nage et qui sait, cela pourra résonner pour quelqu’un•e d’autre :

Se faire du bien

Franchement, c’est toujours mieux d’aller mal avec les cheveux propres et le ventre rempli. Ca peut paraitre rien, mais m’honorer me permet de me remettre au premier plan de ma vie : me faire un soin, m’habiller joliment, me maquiller, prendre un bain, me prélasser au soleil, aller marcher en nature… Ces petites choses me permettent des bulles de ‘mmmmhhh’ de satisfaction, d’ouvrir un autre espace avec une autre énergie. Ce n’est pas que ça résoud le problème, mais comme dit l’autre : « Y’a pas de mal à se faire du bien ! ».

En parler à des bon•nes ami•es

Et j’insiste sur le « bon•nes ». Dans le sens capables d’écouter et de soutenir, sans parler de leur propre vie / des malheurs des autres / donner des conseils / minimiser ce qu’on traverse, etc. Vous voyez de quoi je parle (no jugement, j’ai été comme ça aussi). Attention beaucoup d’ami•es peuvent devenir de bon•nes ami•es si simplement on leur demande ce qu’on attend d’elleux à ce moment-là. Parfois il suffit juste de l’exprimer et parfois l’autre en est pas capable et c’est OK. C’est la chose qui me fait le plus de bien, car souvent la situation qui m’a mis mal m’a renvoyée à une forme de solitude (ressentie ou réelle). Se reconnecter à l’autre enlève cette couche de sensations pour explorer vraiment le coeur du problème.

Accepter de traverser l’émotion sans s’y attacher

Une des plus importantes choses que j’ai apprise c’est que les émotions sont des messagères, elles ne sont pas nous. Quand je suis triste, je ne suis pas tristesse. On devrait même plutôt dire « je ressens de la tristesse » que « je suis triste » car nous sommes plus que ce que nous expérimentons par le prisme des émotions. Ce mantra m’aide souvent à me détacher quand l’émotion est trop forte et j’accepte plus facilement de la traverser car je sais qu’elle va passer. Sinon, elle va se cristalliser et s’amonceler (avec tous les autres dossiers que je n’ai pas géré) quelque part dans mon corps. No way. Mon corps est mon temple, j’en prends soin et je fais régulièrement le ménage.

Se faire accompagner

Parfois les ami•es ne sont pas les bon•nes interlocuteur•rices, parfois la problématique est délicate et a besoin d’expert•es de l’écoute et du sujet pour trouver sa résolution. Je n’hésite jamais à chercher un•e pro quand j’ai besoin de traverser une situation difficile. Même quand j’ai pas les moyens, même quand j’ai pas le temps. Ma santé mentale et énergétique avant tout car cela peut tout changer dans une vie, grâce simplement un point de vue, un éclairage, un soin pertinent. Je n’ai jamais regretté une séance avec un•e pro (même les pourries) car j’ai appris par le feu ou la douceur, mais ça m’a aidé à traversé.

Regarder ce que cela nous apprend

Si quelque chose nous met en colère, nous rend triste, nous fait dire que la vie est injuste : il y a à parier que c’est cette même chose qui n’est pas réglée chez nous. Ou alors cela fait un effet loupe pour nous montrer nos fonctionnements liés à nos peurs en tout genre (manque, reconnaissance, etc). Dans mon cas présent, la situation m’a mise en colère. Sauf que je ne sais pas me mettre en colère (autre sujet pour un prochain post 😉 La loupe de cette situation m’a fait finalement comprendre pourquoi : ma colère n’est pas du feu, c’est du métal. Quand une situation me met en colère, je considère que c’est que la personne en face m’a atteint, je suis donc vulnérable, mes limites sont dépassées. Plutôt que de partir dans le feu des récriminations, je pars dans mon armure de fer : je me détache de la situation, l’autre ne m’atteint plus, je ne suis plus vulnérable. Ben 36 ans pour m’en rendre compte, c’est un sacré pas pour moi de voir ça ! Je peux alors avoir de la gratitude pour cette expérience qui m’a montrée un peu plus comment je (dys)fonctionne.

Exorciser par l’expression ou l’art

Bon ben cet article typiquement. Sortir le sujet de soi, ses émotions, ses pensées chaotiques, ses projections de « ma vie est foutue, je suis nul•le » par un biais qui nous parle : l’écrire, le dire, le danser, le dessiner, le chanter, le hurler, le frapper sur un tambour… Avant même de le soigner, l’exorciser. L’expression est en soi une clarification. Nos ressentis et pensées s’organisent du dedans au dehors, parfois même la solution apparait sans l’avoir demandée.

Et puis le dire tout simplement.

Je crois que collectivement on a besoin de plus se dire que parfois ça va pas. Pas pour obtenir des solutions, pas pour se faire plaindre, pas pour se victimiser. Juste en montrant que la vie c’est « une danse sous la pluie » comme le dit souvent Isabelle Cerf des Oracles d’Isa (je sais que ce n’est pas d’elle, mais je connais cette citation par elle). En le disant on redevient acteur•rice de ce qui nous arrive, on ne rajoute pas une couche de honte de ne pas vivre un sempiternel bonheur alors qu’on le vend aux autres. Ce n’est clairement pas mon projet. Par contre, j’ai envie de dire que ce sont des nuages et que la vérité, c’est que le ciel est toujours bleu derrière, même pendant la pire des tempêtes.

EDIT // 2 jours sont passées depuis l’écriture à chaud de ce texte et ça va beaucoup mieux, car j’ai traversé.

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