Je me suis longtemps considérée comme une messagère.
Ce côté Hermès, le messager des dieux avec ses sandales ailées (sûrement l’effet de mon ascendant en Gémeaux). Celui qui vole entre les mondes, celui qui porte l’information, mais aussi celui qui n’est pas forcément impliqué dans le contenu du message. D’ailleurs on dit bien « ne tirez pas sur le messager ».
Une messagère donc et qui a à coeur de ne pas s’approprier le savoir d’autrui. Figée dans cette posture, je craignais de redonner à mon tour ce que j’avais appris, de peur d’en déposséder celui•lle qui me l’a transmis. Pas légitime, pas la première initiée, pas assez compétente, pas assez expérimentée, pas assez complète sur le sujet… L’écriture du Journal de mes Lunes m’a fait marcher en équilibre sur cette ligne suspendue.
En fait, je me rends compte qu’en me considérant comme simple messagère, je me distanciais de ma propre expérience et de mon rôle à jouer dans la grande partition de la Vie. Oui je donnais des messages sur des sujets que j’avais toujours expérimenté et intégré en moi, mais en fait une partie de moi restait dans la peur de dire plus, de dire plus fort, de dire plus profond.
Plutôt qu’informer, j’ai à coeur maintenant de transmettre.
Etre à la fois gardienne du savoir précieux dont je suis dépositaire, le passer au tamis de mon expérience et le transmettre largement à d’autres. Je me dois de ne pas garder pour moi ce que je sais, ce que j’ai appris, ce que d’autres m’ont transmis. Je me dois de transmettre et d’inciter les autres à faire de même.
Transmettre, c’est honorer les lignées précédentes et bénir les suivantes.
Nous devons tous.tes le faire. Faire circuler les précieux savoirs que d’autres nous ont donné, avec respect pour notre initiateur•rice. Notre monde manque cruellement de ces enseignements, ces clés de compréhension, ces lois universelles que nous tentons désespérément de plier à notre volonté. Savoir c’est pouvoir. Transmettre c’est ouvrir les coeurs, comme cela a ouvert le nôtre.
A petite ou grande échelle, chaque mot déposé peut venir résonner chez l’Autre et potentiellement créer une onde transformatrice. Il est temps. Je n’ai plus peur car j’ai confiance en ma posture intérieure : ma volonté d’honorer le sacré est ma boussole dans cet humble travail que j’entreprends.
Il ne s’agit plus alors de passer le message mais le relais dans ce grand tissage dont nous faisons tous•tes partie.