Je connais bien le monde de l’entrepreneuriat. J’ai commencé plutôt jeune, j’avais 24 ans lorsque je me suis lancée pour la première fois à mon compte. Pendant ces douze années, j’ai connu le fait de travailler seule, associée, d’avoir des stagiaires, des alternant•es, des salarié•es, des marchés annuels, des liquidations judiciaires, des prêts bancaires, d’avoir un bureau, d’être en coworking, de travailler à la maison et même de passer au tribunal. J’ai eu une activité de conseil, de services, de création, de produits… J’ai connu des chiffres d’affaire à 2 comme à 6 chiffres. Ces expériences font partie de moi, m’ont tant appris… et m’ont permis de tout changer il y a 3 ans.
Ma dernière entreprise, une agence de création de vidéos explicatives, était un beau succès sur le papier : un chiffre d’affaires croissant, une belle équipe compétente et motivée, des clients fidèles… pourtant je ne m’y retrouvais pas. Bien que j’étais convaincue de la pertinence et de la qualité de nos vidéos (et nos clients confirmaient), quelque chose me manquait. Ce quelque chose, c’était moi. J’avais monté cette entreprise en me basant sur ce que je voyais à l’extérieur : ce qu’est être un•e bon•ne entrepreneur•e, ce qu’est le succès, ce qu’est le management, ce que doit être une bonne implication dans sa boite… Les résultats étaient là mais si je n’étais pas épanouie dans l’entreprise que j’avais créé de zéro et que je dirigeais seule, à quoi bon ?
Entreprendre autrement
Je comprenais que je ne pouvais pas être la même chaque jour, que tout était cyclique. Il en était alors de même de mon activité professionnelle. Je ne pouvais alors pas faire sans cesse la même chose, je devais adapter mes journées à mon énergie et non le contraire. Plus profondément accepter mes cycles m’a amené à accueillir ce que j’avais profondément enterré en moi : mon énergie féminine et avec elle ma créativité, mes rêves d’enfant.
J’ai alors commencé à regarder du côté du slowpreneuriat que j’ai rapidement adopté : travailler moins sans perdre en ambition, ça me parlait bien ! Ralentir de façon générale notre façon d’entreprendre, accepter d’en faire moins, se recentrer sur l’essentiel. cette manière d’entreprendre m’a permis de créer suffisamment d’espace pour retrouver mon énergie, pour prendre des décisions en conscience, pour me remettre dans des bons rails.
Déjà parce qu’à mon sens ralentir est un moyen et non une fin en soi. Nous n’avons pas tous•tes la même énergie et nous pouvons aussi adorer les grands moments d’accélération. Aussi parce que ralentir un système dysfonctionnel ne le transformera pas en profondeur.
Bye bye la matrice.
Dans notre société, l’entrepreneuriat est l’apanage de l’énergie masculine : il faut travailler beaucoup, tout le temps, avoir une croissance linéaire à 2 chiffres, ne pas laisser tomber, toujours sortir de nouvelles offres, être de partout… L’entrepreneuriat est profondément ancré dans le patriarcat. Il est conjoint au capitalisme avec cette idée que créer une société c’est pour qu’elle ait de la valeur, qu’elle soit vendable. Les femmes ont dû mal à entreprendre, surtout dans certaines branches très « masculines ». Il faut s’adapter aux codes pour réussir. Etre une Girlboss. Plus on a une grosse entreprise, plus on est valorisé (le fameux « qui a la plus grosse »). Mais le problème est là : il faut arrêter d’essayer de donner à celleux qui ne rentrent pas dans ces cases les moyens de le faire. Il faut casser ces cases, ce moule qui ne rend heureux•se personne en profondeur. Si toutes ces recettes du « toujours plus » fonctionnaient, en fait ça se saurait et nous serions tous•tes multimillionnaires. Mais tout le monde n’a pas envie d’en arriver là ! C’est pourquoi j’ai eu envie de nourrir une autre voie, une voie radicalement douce que j’ai appelé l’holipreneuriat.
Holi-preneuriat pour holistique et holy (sacré en anglais)
L’holipreneuriat, c’est entreprendre à partir de soi et avec toutes les parts de soi et de façon sacrée. C’est mettre en oeuvre sa mission d’être tout en prenant soin de soi et du monde.
Parce qu’on oublie rapidement un de ces éléments lors du chemin :
- Entreprendre à partir de soi : stop aux injonctions extérieures sur ce qui est un bon business ou non, un•e bon•ne entrepreneur•e ou pas. Que voulons-nous vraiment ? Quelle est notre unicité ? Laissons-nous s’exprimer notre multipotentialité ?
- Entreprendre avec toutes les parts de soi : Réunissons toutes nos facettes, toutes nos casquettes pour mener notre activité. Notre part spirituelle ou notre casquette de parent a autant d’importance que celle de CEO.
- De façon sacrée : Nous ne sommes pas une particule flottante seule. Nous sommes interconnecté•es avec le reste du vivant et nous oeuvrons pour quelque chose de plus grand que nous. Ne l’oublions pas.
- Mettre en oeuvre sa mission d’être : Nous avons tous•tes un rôle à jouer ici bas qu’il est important de mettre en oeuvre et de le faire réussir. Il ne se résume pas qu’à notre métier ou aux services que nous vendons, c’est ce que nous apportons au monde et comment nous l’apportons à travers notre façon d’agir, d’être en relation, de consommer…
- Prendre soin de soi : Nous sommes l’énergie de notre entreprise. Si nous ne prenons pas soin de nous, nous courrons au crash de notre être comme de notre activité. Entreprendre est un marathon, pas un 100 mètres.
- Prendre soin du monde : Entreprendre en respectant la Terre Mère, ses ressources, ses habitants humains et non humains. A quoi cela sert-il de créer si cela détruit de l’autre côté ?
Pour mettre en oeuvre ce vaste projet, j’ai construit l’holipreneuriat sur 5 piliers :
- Pilier I : Intégrer la cyclicité
- Pilier II : Equilibrer ses énergies féminines et masculines
- Pilier III : Préférer la prospérité à l’abondance
- Pilier IV : Entreprendre avec toutes les parts de soi
- Pilier V : Co-créer avec l’Univers
Chaque pilier sera détaillé prochainement dans un post spécifique.
Car oui, la proposition n’est rien de moins que ça. C’est radical, c’est révolutionnaire cela replace la personne en conscience au sein de son expérience. Nous renversons le cadre : plus besoin de rentrer dedans, nous créons le nôtre ! Cela demande beaucoup de déconstructions, beaucoup d’essais et de temps d’intégration mais à la sortie c’est soi-même qu’on trouve et qui s’exprime dans toute sa lumière. C’est le chemin que j’emprunte depuis des années et qui me comble de joie. Un chemin beaucoup plus doux tout en étant ambitieux, un chemin où je suis mes élans sans culpabilité, où je peux tout faire si je le souhaite, juste pas en même temps.
Devenir holipreneur•e, c’est dire stop à l’ancien paradigme et sauter avec confiance dans le flot de la Vie. Notre société a besoin de ces nouvelles lumières, libres et puissantes. Tu nous rejoins ?