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La Lettre interstellaire

Le vide.

Globalement nous sommes tous•tes fatigué•es. De ces 2 ans de contexte sanitaire anxiogène, de restrictions de nos libertés, de questionnements sociétaux et existentiels, de peurs pour notre santé, notre job, nos enfants… Nous sommes collectivement éreinté•es et nous avons de bonnes raisons de l’être.

On va pas se mentir, c’est loin d’être fini. Un changement de paradigme ne s’opère pas en 10 minutes sans remettre profondément en cause ce qu’on pensait être gravé dans le marbre. C’est valable pour les plus petites choses comme pour les plus grandes. Depuis des siècles, la réponse a une situation de crise est « la réaction ».

On réagit, c’est-à-dire qu’on se met en action en fonction de l’action de l’autre partie.

Notre mouvement (= notre énergie) n’est pas dû à un élan intérieur à partager sa vérité mais à la confronter à celle de l’autre, à trouver des solutions par le mental. On peut le voir d’un point de vue global sur notre société mais c’est aussi le cas dans notre quotidien sur notre façon de gérer la peur, le manque ou l’action de notre mec, de notre meuf ou de nos mômes envers nous-même. L’une des deux parties doit avoir raison, et donc l’autre doit avoir tort. On en revient à la primitive loi du plus fort. C’est la lutte et la lutte c’est fatiguant.

Je n’ai plus envie de réagir. Je vois bien que ça ne marche pas. J’ai été frappée récemment par cette phrase « Tu préfères avoir raison ou être heureux•se ? » Oui, ne donnons-nous pas trop au « Je sais mieux que toi » ?  Peut-être pouvons-nous abandonner et lui choisir « Je ne sais pas » ? A cet endroit, nous devenons autonome. A cet endroit, nous créons notre liberté intérieure d’être juste avec nous-même, même si l’autre n’adhère pas. 

Pour accéder à cette justesse dans notre posture, trouver notre pourquoi, nous devons appréhender le silence intérieur qui nous permet d’écouter les réponses.

Accueillir le vide dans notre vie pour laisser s’exprimer ce qu’on doit être. Nous n’attendons plus de l’autre (conjoint•e,  famille, ami•es, société, etc) d’à la fois nous combler et de nous forcer à nous positionner. Nous ne mettons plus notre énergie dans la réaction (se mettre en mouvement à cause de l’autre) mais dans l’action (se mettre en mouvement à partir de soi).

Mais cela fait peur. Le vide et le silence font peur à énormément de monde. Que vais-je entendre ? Que vais-je devoir arrêter de me cacher ? Que vais-je devoir affronter ? Nous faisons de nous-même notre pire ennemi•e.

Ayons confiance ! Nous sommes des êtres intraséquement lumineux !

L’exploration de soi-même ne montre pas quel monstre  on est, mais quel trésor nous sommes. Car la seule réponse qui apporte une pure joie est celle d’être dans sa vérité, sans souci de la réaction de l’Autre.  Appréhender le vide c’est se soigner profondément et avec une grande simplicité (et parfois on aura besoin d’être accompagné•e dans cette exploration et c’est très bien). L’hiver est le temps idéal pour cette plongée en soi qui permet de se rendre compte que ce vide qui nous fait peur ne l’est pas tant. Il est plein de nous-même, sans agir, sans penser, sans prouver.  J’ai hâte de m’y mettre.

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