Sentez-vous l’arrivée du printemps ? La sève qui monte dans les arbres comme dans nos veines ? Là où je vis, nous avons un soleil radieux et un ciel azur depuis plusieurs jours. Les primevères, les crocus et les pissenlits commencent à émerger des prés qui retrouvent peu à peu leur verte couleur. En médecine chinoise, le début du printemps se situe plutôt aux alentours d’Imbolc (sabbat du 2 février) et à l’équinoxe de printemps (21 mars) nous sommes en fait pleinement dans son énergie. C’est le temps de la Jeune Fille qui vient, celle qui met dans la matière la Grande Vision qui a émergé pendant l’hiver avec la Femme Sage. Comment notre énergie vit-elle dans ce temps et cet espace ?
Encore entre deux rives, celle du rêve (saison du Poissons) et de l’action (printemps), nous pouvons nous sentir tiraillé•es, poussé•es dans une envie d’extérioriser, de créer, de faire éclore. C’est le feu qui s’éveille. Ce feu qui a couvé dans les braises du chaudron de la Femme Sage pour tenir le foyer au chaud et qui devient plus ardent avec la Jeune Fille, permettant ainsi de cuisiner, de transformer le cru et cuit.
Depuis Imbolc, je ressens un fort appel de ce feu à s’embraser. Ce feu sacré présent en bas de notre colonne vertébrale qui ne faiblit pas. Que m’enseigne-t-il ? Que souhaite-t-il ? Cette énergie de vie, c’est notre libido. Et cela ne se résume pas à un appétit sexuel, c’est bien plus que cela !
Ce qui nous met en mouvement dans le monde. Ce qui nous permet d’exprimer ce qui a au plus profond de nous. Il est relié bien sûr à l’énergie sexuelle qui est l’énergie créatrice de la vie, mais il s’expanse dans tous nos domaines de vie : personnel, professionnel, sportif, artistique, parental, amoureux, etc.
A quoi ressemble ce feu ? Est-ce un feu sauvage ? Est-ce un feu maitrisé ? Etouffé ? Je ressens un grand besoin de libérer ce feu, de le laisser m’enseigner, de me découvrir dans d’autres aspects de moi-même. Car oui, ne pensons pas que la route est finie un jour ! Chaque couche de construction que l’on fait sauter en révèle une autre et c’est très bien comme ça.
Pour moi, ce feu résonne en premier lieu avec Vesta, déesse du foyer et du feu sacré et astéroïde portant ces mêmes énergies en astrologie. C’est la prêtresse qui fait le lien entre le Ciel et la Terre, qui est gardienne des secrets de la Vie. Ce feu est aussi à mon sens Vénus et Mars, l’énergie du féminin et du masculin : La première à travers la recherche du plaisir, de la beauté, de l’harmonie ; le second dans la recherche du désir, de la transcendence, du passage à l’action.
Cette quête du feu sacré passe alors par là : le corps, le plaisir, l’action et la création. Par l’art. Je me rends compte qu’avec les nombreux projets sur ma table de travail, j’ai délaissé mes crayons et mes pinceaux et je ne communique plus vraiment sur ma facette d’illustratrice. C’est pourtant un espace très important pour moi. Nous avons chacun• un art, une passion qui à la fois nourrit et est nourri par ce feu. Nous pouvons la mettre de côté rapidement car « non rentable » : ce n’est pas notre métier qui nous permet de générer de l’argent, ça ne fait pas tourner une maison… Pourtant c’est extrêmement nutritif car cela nous rend heureux•se d’être en vie, cela nous connecte à nos profondeurs, nous permet de nous exprimer. Profitons des derniers instants de l’hiver pour reconnecter pleinement avec cette part de nous de façon plus sauvage, plus libre. C’est par là que viendront des idées, des envies, des élans.
Ce feu sacré est également très présent dans notre corps : le faire bouger, danser, se dépasser, s’explorer, « sexplorer », devenir puissant•e… C’est permettre au feu de s’exprimer, de grandir, de brûler. Chez les femmes, cette énergie de vie se situe dans l’utérus, la matrice créatrice. Comment se connecte-t-on à lui ? Comment percevons-nous notre sexualité ? Aucune réponse toute faite mais des pistes à explorer.
Le feu aussi nous demande de la persévérance : il n’est pas facile à amadouer. Il demande du plomb pour le transformer en or.
Porté•e par notre Mars, notre masculin volontaire, nous continuons ce qui nous tient à coeur pour EVOLUER. Car c’est cela le cadeau alchimique du feu : nous transformer, nous faire évoluer, changer d’état. Si c’était facile, si c’était « du tout cuit », pourquoi aurions-nous besoin du feu ? Le sens du Vivant est l’évolution et par le feu, je me transforme en or. Si j’accepte de le traverser, si j’accepte de plonger à l’intérieur.
J’entreprends alors cette quête du feu sacré pour les prochains mois à venir : replacer l’art à une vraie place dans ma vie, faire grandir le plaisir de vivre, reconnecter pleinement à mon corps, me mettre en action. M’alchimiser. Encore. Ce que je veux atteindre ? Je n’en sais rien, mon mental ne peut sûrement pas prévoir où cela va me mener. Mon intuition et l’énergie qui pousse à l’intérieur de moi me suffisent à savoir que c’est le chemin à emprunter.
Et vous ? Vous sentez monter votre feu sacré ?
2 réponses sur « Le feu sacré »
Bonjour Sophie
Ca me parle bcp. merci pour ces mots qui résonnent particulièrement
Mon feu est étouffé actuellement. Je suis vraiment tiraillée entre le repos et l’action, dans quelle direction aller ? La réponse : mon art. Oh oui !
Yes !! Une belle voie à explorer !