Qu’on soit confiné.es ou qu’on travaille toujours à l’extérieur, on expérimente actuellement tous.tes un autre rapport au temps. Le temps qu’on passe chez soi, le temps avec ses enfants, avec son partenaire, seul•e. Le temps de trajet. Le temps à travailler. Le temps à s’ennuyer. Le temps qui nous manque.
La journée fait toujours 24h, pourtant le temps passe différemment.
Il me semble que c’est un des apprentissages de ce confinement : observer et faire le point sur son rapport au temps :
* Avais-je un rythme de vie qui me convenait auparavant ?
* Quelle richesse ai-je découvert dans le fait de rester chez moi / d’être au chômage technique ?
* Qu’est-ce-que je ne supporte pas dans le fait de rester chez moi ?
* Suis-je angoissé•e à l’idée de reprendre “comme avant” ?
* Quels changements vais-je apporter dans ma vie ?
Nous avons toujours le pouvoir de décider de ce que nous faisons de notre temps.
Actuellement vous en faites peut-être moins ou peut-être différemment. Vous avez aussi pu constaté par vous-même que la Terre n’a pas implosé. Spoiler alert : Vivre à 100 à l’heure n’est pas une fatalité.
Le slow living est un mouvement, un mode de vie en pleine conscience, qui amène à ralentir le rythme et à renouer avec la simplicité. Vivre slow, c’est décidé de prendre le temps de savourer les bons moments de la vie comme d’effectuer les tâches du quotidien. De prendre le temps de réfléchir, de décider, comme d’agir. De prendre le temps pour les autres et pour soi… c’est revenir à la base quoi ;)C’est un mode de vie que j’ai adopté il y a quelques années déjà. Il demande des ajustements constants tant l’extérieur nous pousse sans cesse à l’action immédiate, et tant nous sommes conditionné•es à faire dans l’urgence. Pourtant c’est tout à fait possible de passer en mode « slow », même en vivant dans une grande ville. Certain•es l’ont vécu intuitivement lors de ce confinement. En témoignent les ruptures de stock de farine, les photos de pain fait maison sur les réseaux sociaux, le silence qui s’est installé dans la ville. Bien sûr l’activité économique est empêchée.
Mais n’est-il pas salutaire de tirer de cette expérience le bénéfice de ralentir intentionnellement, collectivement et individuellement le rythme ?
Car ce qu’on observe dans l’avant / après confinement, c’est le caractère mécanique de nos cadences modernes : les trajets à rallonges, l’horloge dans la tête pour préparer/déposer/récupérer/coucher les enfants, les horaires de travail trop remplis, les transports pour se déplacer à l’autre bout de la France… C’est finalement la montre qui décide de notre vie.
Pour revenir à un rythme plus “humain”, il est nécessaire de poser un bon coup de frein pour s’observer et découvrir ce dont on a réellement besoin. J’ai, par exemple, plusieurs ami•es qui se sont rendu•es compte que leur faim ne correspondait pas aux 3 sacro-sains repas par jour.
Il en va de même pour notre productivité, notre créativité, notre besoin de ressourcement. Cela ne colle pas forcément au 8h de travail d’affilées ou au temps du week-end. Tout est cycle dans la nature. Le jour alterne avec la nuit. La lune croît et décroît. Les saisons passent. Le repos est aussi nécessaire que l’activité.
Tirer sur une jeune pousse ne la fera pas grandir plus vite.
Lui offrir du soleil, de l’eau, de l’engrais et du temps,
c’est récolter un beau fruit quand viendra l’été.
Et grande nouvelle : L’être humain fait partie de la nature, il est aussi cyclique qu’elle. Ne rien faire est productif. C’est ce qui nous apporte l’inspiration, la créativité, les idées pour entrer ensuite dans l’action. C’est pourquoi il est grand temps de nous reconnecter à la sagesse de notre rythme intérieur.Le slow living aide notre terreau à devenir fertile en laissant de la place à l’être plutôt qu’au faire. Cela s’accompagne bien sûr d’un allègement de nos « obligations », de ce qu’on s’impose, de ce qu’on possède. Je pense que le mode de vie slow est très lié au minimalisme de part la nécessité de simplifier sa vie, pour expérimenter plutôt que d’acheter ou d’agir.
Aussi pratiquer le slow living n’est pas vivre doucement,
mais vivre à son rythme.
Bien qu’adepte du slow living, je n’en reste pas moins une entrepreneuse avec mille projets. J’expérimente le fait de refuser, de différer, de reporter. Au début, c’est très difficile. Je pensais que ces opportunités ne se reproduiraient pas et que je serai, a minima, seule et désoeuvrée. Au contraire, j’ai constaté que tout arrive à point. A l’intérieur de moi, je suis plus mûre et les évènements extérieurs s’alignent. Ce qui était confus devient limpide.C’est ce qu’on gagne à passer en mode slow. Le ralentissement de nos activités apporte une prise de conscience, un retour au corps, un bien-être généralisé car notre vie ne défile pas sous nos yeux. Nous la vivons, vraiment. Avec ses hauts et ses bas. Nous laissons le temps aux fruits de pousser.Allez encore quelques semaines de confinement. Ça vous dit d’essayer pour voir ?