… c’est continuer de vivre ce qui nous rend malheureux qui l’est.
La vie est dure. La vie est un combat. Il faut se battre pour faire sa place. Ses 3 affirmations ont longtemps été les pierres angulaires fondatrices de ma personnalité. « Allez Sophie, il faut partir à l’attaque dans ce monde de brutes ! ». Plus je chemine vers ma propre vérité et vers l’acceptation pleine de qui je suis et de mes rêves, plus je me rends compte que ces affirmations ont surtout un bon moyen d’accepter l’inconfortable voir le naze dans ma vie.
Ce n’est pas la vie qui est dure ! Si l’on marche sur son chemin et qu’on fait ce qui nous anime profondément, avec des personnes qu’on aime et qui nous aiment, dans un lieu qui nous ressource, il y a de grandes chances que nous ayons un joli niveau de bonheur. Lorsqu’on est dans cet état de félicité, on attire à soi le beau le bien, tout est plus facile, c’est un vrai cercle vertueux. Alors non, réaliser ses rêves n’est pas difficile.
Ce qui est difficile, c’est de continuer à supporter les choix qu’on a fait précédemment alors qu’ils ne nous convenaient pas ou qu’ils ne nous conviennent plus : Une relation, une amitié, un travail, un lieu de vie, une activité…
C’est de continuer à porter le poids de ces décisions qui nous rend malheureux ou entretenir la peur de quitter cette situation inconfortable mais connue. « On sait ce qu’on quitte, on se sait pas ce qu’on gagne. » Je déteste cette expression qui nous laisse dans cette espace grisâtre et molle de la zone de confort, qui nous retire l’espoir d’un mieux. Pourquoi l’extérieur ou la possibilité d’un autre est si effrayant ?
La peur de l’inconnu
On dit aussi : « Va pas croire que l’herbe est plus verte ailleurs ». Je le crois si notre pré est calciné de colère, desséché de malnutrition ou engorgé de tristesse. Peut-être que si nous le regardons avec réalisme, notre herbe est finalement verte ou alors seulement dans certains aspects de notre vie. Mais si ce n’est pas le cas, allons-nous rester les pieds nus sur cette terre aride sans se mettre en mouvement pour découvrir si notre bonheur n’est pas plus loin ? Je ne dis pas d’aller dans le pré du voisin. Notre prisme nous donne parfois l’impression que l’Autre sait / fait / dit mieux. Je crois plutôt que nous sommes tous•tes aussi paumé•es et/ou que notre vision de l’Autre est biaisée par nos propres blessures et/ou que certain•es étouffent un manque de confiance par une hyper-démonstration. Bref, « la vérité est ailleurs », comme dirait Mulder.
Commencer par se faire du bien
La peur de faire du mal, d’abandonner, d’être abandonner, de se tromper, d’échouer (si tant est que ça existe vraiment), de ne pas convenir, de décevoir sont les vraies raisons qui nous rendent malheureux•ses en nous empêchant de faire ce qui nous rend heureux•ses. La vie peut être incroyablement plus douce si nous commençons déjà par être doux envers nous-mêmes en nous donnant ce dont nous avons besoin : la fin / le début d’une relation (amoureuse, amicale, familiale…), le changement de job, la création de sa boite, le déménagement à la ville / à la campagne, le projet / le non projet d’enfants, le régime alimentaire qui nous convient (même si ça fait bobo), le sport qui nous fait du bien et non culpabiliser, les activités créatives qui nous font rêver… la liste de ce qui nous fait du bien peut être très longue qui on se laisse porter et qu’on accepte de laisser derrière soi ce qui nous rend malheureux.
Ce n’est la faute de personne.
Toute personne a déjà accepté une situation à contre-coeur ou à contre-intuition pour faire plaisir ou pour palier un manque, une blessure à l’intérieur de nous. Sur le moment, nous avons été apaisé•es, rassuré•es, sécurisé•es. Mais ce n’est qu’un pansement à court terme. La plaie reste ouverte et va même s’élargir. Mieux vaut ne pas attendre la chirurgie et prévenir plutôt que guérir. Si notre coeur crie « pars », « change », « explore », c’est continuer à verser du vinaigre sur la plaie que de ne pas l’écouter. Et puis nous changeons, nous grandissons, nous évoluons à chaque instant de notre vie. Nos élans d’hier ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui ou demain. Et c’est tant mieux ! Ce n’est la faute de personne. Vouloir retenir un passé gravé dans le marbre est une entreprise folle. Comme faire la même chose chaque jour et espérer un résultat différent !
Ne fais pas de suppositions
Et puis parfois on se fait une montagne du fait de quitter quelque chose en s’imaginant ce que les autre vont faire / penser, les effets secondaires, les dommages collatéraux. C’est sur, on est certain•e : cela VA se passer comme ça. « Ne fais pas du suppositions » : ce troisième accord toltèque est un puit de sagesse (spoiler alert : les autres aussi. Il FAUT lire ce livre). Nous ne savons rien, nous sommes des êtres ignorants des pensées des autres et du mystère de la Vie. Restons humble et marchons sur notre route.
Le premier pas est difficile, les préjugés sont énormes, les appréhensions immenses. Mais promis, de l’autre côté du chemin, c’est une voie lumineuse qui nous attend.