Holipreneuriat : Pilier IV
Vous aussi vous avez l’impression que le mot « abondance » est le nouveau mot à la mode de ces dernières années ? Notamment dans l’entrepreneuriat où ce doit être la nouvelle norme : gagner beaucoup, rêver plus grand, changer le monde… Cependant ne retombons-nous pas dans une course au toujours plus ? Une vision de l’argent et du succès made in « masculin toxique » ?
Pour ce troisième article, j’explore notre rapport à l’argent, à l’abondance et vous parle de ce terme qui me semble beaucoup plus durable et aligné : la prospérité. C’est quoi « gagner de l’argent’ ? Pourquoi cherche-t-on à avoir beaucoup en ayant déjà peur de demander un peu d’argent ? Pourquoi réussir financièrement ? A quoi nous invite la prospérité ? Comment entretenir un rapport sain à l’argent ?
Gagner de l’argent est une question centrale de l’entrepreneur•e. C’est aussi un des grands freins pour celleux qui n’osent pas se lancer : et si je n’arrivais pas à gagner ma vie ? Alors déjà soyons au clair sur le vocabulaire et le sens des mots utilisés.
Notre vie nous l’avons déjà, nous n’avons rien à gagner. Notre volonté est de générer une ressource « argent » qui nous permet d’échanger des biens avec les autres. Le troc est formidable, je l’utilise moi-même beaucoup, mais on ne peut troquer ni l’essence dans la voiture, ni l’assurance de la maison (pour l’instant tout du moins). L’argent est donc un flux, il rentre et il sort. Parfois il est stocké, mais perd son intérêt alors. Et si l’argent est un flux, alors c’est une énergie. Il nous donne la possibilité d’accomplir des choses, d’acquérir des biens dont nous profitons, des expériences qui nous font grandir.
Je crois que nous perdons trop souvent de vue cela. Lorsqu’on place l’argent comme une fin en soi, on se met dans une quête sans réel sens. De plus de nos jours, ce que nous considérons comme de l’argent ne sont que des chiffres dans un ordinateur. Encore plus irréel que des billets de Monopoly, pourtant collectivement nous sommes d’accord pour dire que cela a de la valeur. Alors qu’en vérité, c’est une énergie complètement subtile.
Collectivement, nous vivons un rapport cristallisé et emprunt de mémoires et de traumas liés à l’argent. Des générations qui ont vécu dans la pauvreté ou au contraire dans l’opulence mais sans connaître le bonheur, des humiliations, des vies brimées par le manque de moyens et donc de choix, de la violence, des abus, des trahisons… Nous sommes légataires de cet héritage issu d’un monde dominé par l’argent. Il devient la jauge unique de la valeur, que ce soit des objets ou des personnes.
Ainsi bon nombre d’entrepreneur•es ont du mal à fixer leur prix, de peur de viser trop haut et de ne pas être à la hauteur : de ne pas « valoir le coup ». Pourtant iels sont tout aussi nombreux•ses à avoir envie de gagner suffisamment d’argent pour se rémunérer par leur activité. Paradoxal non ? Il faudrait donc gagner de l’argent mais pas trop ? Juste assez pour ne pas être considéré•e comme « riche » et donc comme « mauvais ». Oui car visiblement vouloir gagner de l’argent c’est avoir de mauvaises valeurs alors que nous sommes d’accord que collectivement nous intéragissons via l’argent et que nous pouvons agir sur le monde par ce biais là. Donc il faut gagner de l’argent mais ne pas vouloir en gagner tout en souhaitant en gagner beaucoup pour ne pas avoir à s’en soucier… Bon. Et si c’était la fin plutôt que les moyens qui était à revoir ?
Le plus souvent, nous n’avons pas d’objectifs ou de réels projets autre que de payer nos factures avec l’argent que nous générons : ne pas être à la rue et ne pas capitaliser non plus. Ou alors nous voyons grand, très grand avec une envie de générer seul•e un chiffre d’affaires à 6 ou 7 chiffres.
La survie, c’est ne pas s’autoriser le confort d’oeuvrer et disperser son énergie dans une recherche d’argent perpétuelle : cela nous amène à faire des choix dictés par le besoin plutôt que par le coeur. Avoir besoin de générer toujours du cash et rester sur ce fil est le meilleur moyen de ne jamais mettre son énergie dans son expansion. Comment pourrais-je être grand•e alors que j’ai déjà dû mal à être petit•e ? Franchement, je le dis parce que c’est mon cas : c’est la bonne planque. Opter pour la survie, c’est se trouver les excuses pour ne pas grandir, pour justifier qu’on y arrive pas.
L’abondance maintenant. Derrière cette recherche de gagner plus, voir plus grand, d’être au top peut se cacher une fuite en avant perpétuelle. TOUJOURS PLUS. Car oui, l’abondance est définie comme « les conditions de vie où les ressources disponibles dépassent les besoins ». Avons-nous vraiment besoin de plus que ce dont nous avons besoin ? La réponse est dans la question. Le besoin est ce qui est juste pour nous et nous pouvons avoir de grands besoins, aucun souci avec cela. C’est pourquoi il est intéressant de se poser la question et surtout d’obtenir la réponse : pour quoi faire ?
Cette remise au goût du jour du concept de « l’abondance » est à mon sens tout à fait bénéfique. Nous sommes encore nombreux•ses à ne pas s’autoriser à vivre en grand, à avoir ce que nous désirons ou à en avoir honte, notamment au sein des femmes entrepreneures (patriarcat coucou !). Cependant l’abondance n’est pas que l’abondance d’argent (de temps, de liens, d’air, de nourriture, etc) et passer du rien au tout n’est sans doute pas une position d’équilibre mais de manque à combler.
Ainsi il est un mot que je trouve particulièrement juste dans le rapport de l’holipreneur•e à l’argent : la prospérité. La prospérité est un état heureux, une activité fructueuse de quelqu’un• qui est dans une situation favorable.
N’est-ce-pas ce que nous recherchons avec l’argent ? En se disant clairement ce dont nous avons besoin, ce que nous désirons, comment nous contribuons, comment nous grandissons et évoluons par ce biais là aussi, nous créons des fruits.
Car cet état nous permet alors de répondre à nos besoins, de trouver le contentement, la paix mais aussi de dépenser et d’investir en conscience pour continuer à faire circuler ce flux d’énergie « argent » auprès d’autres personnes, qui aussi pourront en bénéficier. N’oublions pas que nous ne sommes pas la dernière étape de ce flux, nous en sommes un de ses maillons et nous pouvons en faire bénéficier d’autres grâce à nos dépenses. Et si nous dépensons auprès de personnes lumineuses, de biens et de services bénéfiques pour nous et le monde, nous nous rapprochons de cet état heureux : la prospérité.
Le prochain article vous emmènera plus loin dans l’exploration de l’holipreneuriat à travers le pilier IV : Le soin de soi et du monde
C’est quoi l’holipreneuriat ?
Holi- pour holistique et holy (sacré en anglais)
L’holipreneuriat, c’est entreprendre à partir de soi et avec toutes les parts de soi et de façon sacrée. C’est mettre en oeuvre sa mission d’être tout en prenant soin de soi et du monde.
Pilier I : La cyclicité
Intégrer sa cyclicité intérieure et la cyclicité de son entreprise.
Pilier II : L’équilibre des énergies féminine et masculine
Entreprendre depuis son féminin et mettre en oeuvre grâce à son masculin.
Pilier III : La prospérité
Abandonner l’abondance. Préférer la prospérité.
Pilier IV : Le soin de soi et du monde
Toujours choisir l’amour et restaurer sa souveraineté.
Pilier V : La co-création avec l’Univers
Honorer le subtil et faire confiance
Pilier VI : L’accomplissement
Tracer sa voie et se réaliser pleinement